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Edito

Comme par… synergie !

By Edito

Il est commun de voir apparaître, comme sortis de terre par magie, divers projets ou réalisations.
Ce 16 septembre 2023, c’est le projet PAUSE abeilleS qui s’inaugurera aux abords du Lac de Guiche et toute l’équipe Artpiculture peut vous le crier, rien à voir avec la magie, c’est avant tout un joli tour de… synergie !

Cette synergie, nous pourrions la décrire comme une rencontre d’intentions, d’énergies et de déterminations qui ont su discuter et s’écouter dans le temps et l’espace, et ainsi co-créer.

1 Le terreau, le Jardin des Vergers et des Vignes d’Antan initié par la CAPB (Communauté d’Agglomération du Pays Basque) permet de découvrir la biodiversité cultivée à travers la diversité des variétés anciennes de fruitiers plantés avec le Domaine Agroécologique de Barolle. C’est très symbiotiquement que ce jardin devient un écrin pour le parcours d’émerveillement du vivant qu’est PAUSE abeilleS, se sublimant l’un l’autre.

2 La graine, vous la connaissez déjà un peu si vous êtes ici… C’est évidemment un condensé de l’ADN d’Artpiculture : honorer la beauté et la complexité du vivant en favorisant nos relations avec notre nature et celle qui nous entoure. Nous rapprocher de ce qui nous dynamise et nous relie, à nous, aux autres, au monde.

3 L’eau, le soleil, l’atmosphère, ce sont les institutions, les élus, vous, qui au travers du Budget Participatif 2021 du Conseil Départemental 64 ont permis de faire éclore toutes ces conditions propices à la germination de ce projet.

4 Le reste, tous les nutriments, ces fondations et les forces artisanes si vives autour de nous, scénographe, muséographe, chaudronnier, ferronniers d’art, menuisier, paysagiste, facteur de signalétique, ainsi que les nombreuses compétences en interne de notre équipe comme par exemple le superbe travail graphique de Clarisse que vous pourrez découvrir sur place.

Que manquerait-il désormais ? Le bouillonnement de la vie qui circule !
La sève qui fera jaillir bourgeons, fleurs, fruits… Vos yeux ébahis, vos sourires, vos regards complices et curieux, toutes les émotions que vous viendrez vivre à PAUSE abeilleS la feront grandir.

Cette démonstration vibrante de synergie vient nous rappeler que notre taille est à la fois petite, immense et suffisante ! Elle raconte que le précieux est d’être juste, et avec passion, pour être à son bon endroit.
Ce qui autorise de beaux projets à voir le monde…

Voici le programme de cette journée d’inauguration du 16 septembre : 
🌿 14h30 et 16h30 – Deux visites poétiques guidées
(visites d’1h, nombre de places limité, gratuit sur inscription à agathe.g@artpiculture.org / 09 72 30 27 11)
🌿 17h30 – La parole aux partenaires 
🌿 18h – Apéritif à la santé des abeilles !
🌿 18h30 – Clôture en beauté avec un concert surprise

Et, voici quelques détails de ce qui jalonnera votre balade des sens dans PAUSE abeilleS : 4 aires de butinage, la première vous ancrera au sol vivant, par la plante de vos pieds et de vos sensations, la seconde qui créera un espace privilégié de proximité avec de nombreuses espèces d’abeilles, la troisième vous fera décoller dans la canopée et entendre le chant des forêts, la dernière vous amènera à devenir un convive parmi les autres gourmands et pollinisateurs…
Cette énumération très succincte compte sur votre curiosité pour mieux se dévoiler…

Allez, nous on ferme très fort les yeux, et nous espérons vous voir apparaître le samedi 16 septembre, comme par… synergie !

Et celui qui dit mot… ?

By Edito

Cette semaine, pendant que le gouvernement décidait politiquement de rendre illégale l’existence du collectif Les Soulèvements de la Terre engagé dans l’action climatique, paraissait un ouvrage intitulé comme ce slogan scandé un peu partout : On ne dissout pas un soulèvement.
Ces 192 pages cumulent 40 voix de soutien, l’économiste Geneviève Azam, l’écrivain Alain Damasio, ou encore l’historien des sciences Christophe Bonneuil.

Une contre-voix semble chercher à s’exprimer, et comme ce flux d’une source nouvelle, gonfle l’existant, fluctue d’une berge à une autre, et cherche son lit pour irriguer de nouveaux possibles.
Et, au milieu… il y a le citoyen, la citoyenne, nous, confus.
Le regard dubitatif balayant le fossé entre, d’un côté, le mandat électoral donné aux décideurs politiques, de l’autre, la conscience et la perception des enjeux vitaux, urgents et l’intuition que les réponses ne sont pas à la mesure.

Vient alors cette légitime mais inhabituelle question: ai-je consenti à cela ?
Alors même qu’on nous éduque, à juste titre, à respecter le oui d’autrui avant toute interaction qui l’impacterait personnellement, à quel moment je me sens réellement respecté dans mon intégrité citoyenne ?
Dans ces époques où, là aussi à juste titre, on nous invite à sortir d’un rapport parental basé sur un autoritarisme de fait et sans conscience, à quel moment ai-je le sentiment d’être  écouté par mes représentants et représentantes ?

Ces derniers mois, la réalité vécue par les mouvements sociaux est constamment niée, flirtant avec une attitude toxique.
Une fois ces constats étendus sur nos terrasses de petits peuples, que faire ? Sortir de leur ombre projetée, avec quelques pas de côté, dansés, synchronisés ? En joie et en masse !

« Le pouvoir n’est donc jamais « d’un seul côté ». Il ne pourrait l’être que si quelqu’un contrôlait autrui soit par une contrainte physique absolue (j’empêche matériellement quelqu’un de bouger) soit par une contrainte psychologique absolue (je contrôle parfaitement l’esprit de quelqu’un d’autre). » comme l’écrivait Marc Jacquemain, professeur de sociologie à l’Institut des sciences humaines et sociales de l’Université de Liège.
Et il faut aussi soumettre à nos esprits des faits édifiants comme les 370 millions d’euros dépensés par BP (British Petroleum) pour diffuser et rendre à la mode le concept d’ « empreinte carbone ». Cette empreinte carbone tente de nous cantonner à notre responsabilité personnelle qui est nécessaire et insuffisante.

L’action collective, quelle qu’en soit la forme, est cependant une réponse nécessaire et complémentaire qui a les moyens d’influencer la trajectoire commune. Qu’elle soit au travers de la mobilisation citoyenne, de la création de projets associatifs, coopératifs, de quartier, institutionnelle ou un peu tout cela, comme notre projet-prototype Mayage.

Nous aimons vous en partager les points d’étape tant il nourrit le modèle de ce qu’Artpiculture peut favoriser dans ses domaines de compétences.
Cette coopération entre apiculteurs, agriculteurs, communes et familles, vient de voir se terminer la première promo de ses ateliers de sensibilisation grand public.
Une dizaine de foyers repartent avec des outils clés en main, et du sens, pour incarner et essaimer un autre son de cloche, plus harmonieux et coopératif.
La seconde promo arrivera à la rentrée et nous sommes déjà en appétit d’un moment collectif de passation entre ces deux groupes !

« Si l’on veut construire une société différente, il faut être capable de l’imaginer » dit Cyril Dion.
Nous vous invitons à regarder du côté de la Fresque des Nouveaux Récits* pour rêver puis formaliser votre action collective à vous. Cet atelier vous prendra 3h et vous en rendra bien plus !
Autre action individuelle tournée vers le collectif, étudiez et partagez les actions et ressources** que nous vous proposons autour de vous !
Et ensemble, incarnons et dansons l’été !

 

Qu’est ce qui se PAC de bio ?

By Edito

En janvier, sont entrés en vigueur les arbitrages nationaux de la PAC, la Politique Agricole Commune à l’échelle européenne, pour la période 2023-2027.
Au même moment, réunies en collectif, des associations de consommateurs, de défense de l’environnement et de la santé, d’agriculteurs et d’entreprises biologiques, ont saisi le Conseil d’État pour attaquer le label HVE (Haute Valeur Environnementale).

La PAC est omniprésente dans nos quotidiens, car elle définit par le biais des applications de l’État français, le modèle agricole soutenu par les politiques publiques durant plusieurs années.

Elle représente environ 40 % du budget européen.
C’est ici que le label HVE, qui bourgeonne sur les produits alimentaires, entre en piste et devient pour certains et certaines une dangereuse opération de greenwashing.

Né en 2007, ce projet de label était alors soutenu par les représentants d’une agriculture plus soutenable car il permettait de créer une troisième voie de transition entre le conventionnel et le bio.

Malheureusement, entre-temps, il a été vidé de sa substance, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) avait en effet expliqué en 2021 aux ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique que « les seuils retenus ne permettent pas de sélectionner des exploitations particulièrement vertueuses ».

La PAC de 2023, en plus de fragiliser l’agriculture biologique à travers des baisses d’aides publiques, encourage le label HVE et occasionne une grande confusion chez le consommateur.
En prenant ce parti, la politique publique se positionne également à l’encontre des professionnels.

En effet, il a été démontré que, comme nous tous, les agriculteurs et agricultrices souffrent d’une importante dissonance cognitive.
Nous sommes de plus en plus au fait des enjeux environnementaux, et en même temps, plus nos pratiques sont ancrées, plus cela peut être coûteux de les remettre en cause individuellement.

Quand la dissonance s’invite dans nos pensées, un cheminement physiologique cognitif hérité de notre passé se déclenche, et plus il est inconscient plus il échappe à notre volonté.
Il y a deux voies pour réduire cette sensation de culpabilité pour notre cerveau.
Soit nous allons rationaliser, typiquement : « Je sais que fumer tue, je fume, mais de toute façon il faut bien mourir de quelque chose ». Cette voie est assimilée à une forme de sidération, de paralysie comportementale.
Soit nous allons réduire l’inconfort par une évolution de comportement « Je sais que fumer tue, je substitue ce comportement à un autre et la disparition de ma dissonance constitue une gratification».

Quelle application avec le modèle agricole ?
Il est légitime d’exiger une alimentation savoureuse, nutritive et respectueuse du vivant, nous y compris. Tant que nous ne pourrons pas compter sur des politiques publiques pour y contribuer entièrement, nous pouvons tous faire le choix de jouer un rôle. Celui de faire évoluer nos propres pratiques et d’accompagner les difficultés de notre entourage à réduire leur propre dissonance avec discernement et sans culpabilisation : parler des contradictions de ce label HVE et de la PAC pour rendre ces sujets compréhensibles, encourager les professionnels en difficulté à évoluer, et soutenir ardemment celles et ceux qui ont d’ores et déjà fait le choix de cette évolution.

Alors, solidaires dans nos dissonances, PAC ou pas PAC ? 😉

 

Les fées nature et la science en santé !

By Edito

La prescription de « temps en nature » par des professionnel·les de santé ? C’est depuis mai 2022 une réalité au Canada, grâce à l’innovante plateforme virtuelle Prescri-santé.ca.

La dynamique a débuté aux Etats-Unis dix ans auparavant, et elle s’est désormais répandue dans de nombreux pays.

En parallèle, au Royaume-Uni un programme « Prescription verte », en Corée du Sud le concept des forêts dites « curatives » gagnent du terrain, alors que les bains de forêts sont ancestraux au Japon.
Évoquons aussi l’étude COST E39 intitulée Forêts, Arbres, Santé humaine et Bien-être menée de 2004 à 2009. Pendant quatre ans, 160 scientifiques venant de 24 pays européens ainsi que des participant·es venant d’Asie, d’Australie, du Canada et des États-Unis ont travaillé ensemble afin d’approfondir la compréhension des mécanismes par lesquels les forêts et autres espaces verts peuvent être bénéfiques pour la santé.

Intuitivement, nous pouvions l’affirmer, nous le sentions, la nature nous nourrit !
Aujourd’hui, nous avons à cœur de densifier ces propos avec une assise scientifique afin d’affirmer bien plus qu’une intuition, mais aussi de légitimer la priorisation dans nos agendas de moments en nature comme de vrais espaces de soin pour notre santé, celle du vivant, et ce, en plus du plaisir et de l’émerveillement !

De très nombreux bénéfices semblent exister, dont certains sont complètement prouvés : dès une vingtaine de minutes dans la nature, nous améliorons notre production de cortisol, de collagène dermique, d’opioïdes, de vitamine D, nous régulons notre activité cellulaire, et autres détails technico-scientifiques que vous pourrez à loisir approfondir si le sujet vous intéresse*.

Les impacts sur notre santé sont aussi vastes qu’enthousiasmants : de l’amélioration de notre réponse immunitaire à l’effet relaxant, antalgique, apaisant, de la prévention des affections en santé mentale, à la régulation du rythme cardiaque, du sommeil, de l’humeur, de l’atténuation des symptômes post-traumatiques ou tout basiquement à l’amélioration de notre capacité à fixer notre attention.
Ces effets ont été étudiés tant pour les adultes que pour les enfants !

Le joli mois de mai nous offre muguet, fleurs sauvages pour régaler les abeilles de nectar ou pollen d’acacia, de pâquerette, véronique, aubépine ou encore bourrache, et, pour la plupart d’entre nous, du temps libéré !
La saison se présente comme propice à aller chercher le contact avec la beauté du vivant.

Voici les conseils pour faciliter l’introduction de plus de nature dans votre quotidien, car il est confirmé qu’il ne suffit pas toujours d’être à proximité pour en profiter.

A mi-parcous entre nous et ces conseils, 3 espaces où Artpiculture s’est déployée et peut vous inviter !

A Bayonne, vous trouverez le rucher pédagogique niché dans le haut du sublime parc Caradoc et de ses arbres majestueux.
Au Domaine de Sers, près de Pau, le jardin potager pédagogique, rempli de techniques inspirantes pour cultiver la terre en devenant les meilleur·es ami·es de ses habitant·es !
Dans ces deux espaces se trouvent une inspirante biodiversité, des jeux pour enfants, des tables pour vos pique-niques et de quoi flâner des heures durant !

Enfin, le Jardin Artpiculture à Jû-Belloc dans le Gers, au cœur de la zone Natura 2000, des hectares de nature dans lesquels se loge la Maison de l’Eau ! Un véritable parcours d’interprétation avec une quinzaine de saynètes, un parcours sensoriel pieds nus pour ressentir et contempler et un parcours autour des techniques agroécologiques pour prendre soin du vivant.
Ainsi que plein d’autres délices à découvrir pour soi ou à partager…!

Et… bientôt, en juillet, un nouveau lieu de rencontre avec la beauté du vivant : Pause Abeilles, au bord du lac de Guiche dans le Pays Basque. On vous en dit plus dans nos prochaines lettres d’info.

Mois de mai en santé… A la nôtre !

 

 

* De quelles preuves scientifiques disposons-nous concernant les effets des forêts et des arbres sur la santé et le bien-être humains ?, Kjell Nilsson, Peter Bentsen, Patrik Grahn et Lærke Mygind

De printemps en printemps

By Edito

De printemps en printemps, de nouvelles pousses émergent, nos natures tentent de s’adapter.
Bourgeon moderne pour continuer collectivement l’idée de faire société : la Sécurité Sociale Alimentaire ou SSA.

En 1945, le terreau de l’insécurité sanitaire de l’après-guerre avait fini par rendre non seulement possible, mais surtout évidente, l’adoption d’une réponse audacieuse et à la hauteur des enjeux : la Sécurité Sociale.

Désormais, de nombreux éléments se compostent dans l’installation d’une autre insécurité, l’insécurité alimentaire : 37 % des foyers français rencontrent des difficultés financières à consommer des fruits et légumes frais quotidiennement, 29 % à se procurer une alimentation saine trois fois par jour et 4 millions de personnes selon l’INSEE, 8 millions selon les associations et le baromètre IPSOS/Secours populaire 2022, ont recours à l’aide alimentaire en 2022.

Au-delà de la quantité impressionnante et croissante, c’est la notion de violence alimentaire qui est mise en exergue.

L’accès contraint financièrement à une certaine quantité et à des catégories limitées d’aliments ne permet pas une alimentation équilibrée et saine, et bride l’évolution des modèles d’agriculture.

« De la fourche à la fourchette, et non l’inverse ! » le nom de cette conférence gesticulée de Mathieu Dalmais, initiateur de la proposition de la SSA, nous invite à considérer que la transformation des mondes agricoles et alimentaires passe par la mise en place d’une démocratie alimentaire.
La démocratie alimentaire est un mouvement qui vise à assurer que tous les citoyens aient accès à une alimentation saine, sûre, durable et culturellement appropriée. Elle met l’accent sur la participation des consommateurs, des producteurs et des communautés locales à la prise de décisions sur la production, la distribution et la consommation des aliments.

La SSA serait l’application directe de cette notion de démocratie alimentaire. C’est à la fois une réflexion en cours, portée par plus d’une dizaine de structures, mais aussi bien au-delà, déjà de nombreuses expérimentations sur le terrain !
La carte et le descriptif des actions est étonnant d’innovations et d’inspirations, de quoi ajouter de nouveaux semis à nos potagers intérieurs !

Une démocratie alimentaire nous rendrait toutes et tous à la fois bénéficiaires et acteurs.

Comme en ce moment, Artpiculture invite les enfants à se relier joyeusement à la source d’une alimentation de qualité, chez Aude et Christophe à la ferme Chimounet. Une occasion de transmettre les valeurs d’un autre terreau fait d’émerveillement, de préservation du vivant, d’agriculture harmonieuse et savoureuse, de connexion avec la nature et sa nature…
Ainsi  plus de 700 enfants viennent y déguster les liens entre biodiversité, passion et alimentation. A découvrir et à partager en vidéo !

« Et si nous avions surtout faim de vie ?
Et si nous avions soif de liens ?
Et si nous étions gourmands de collectifs ? »*

A table, et heureux appétit !

 

« Auprès de mon arbre, je vivais heureux, j’aurais jamais dû m’éloigner d’mon arbre … »

By Edito

C’est la mélodie que nos champs pourraient nous fredonner…
Des champs vivants avec des formes bocagères variées, des cohabitations multiples et harmonieuses entre différentes essences, couleurs, hauteurs… de plantes.

Des haies, des prés-vergers, des prés-bois, de la vitiforesterie (avec des vignes) ou encore des plantations associées à l’élevage, de grandes surfaces au maraîchage, tout cela nous parle d’Agroforesterie !
Et bien que le terme soit tout récent (1978), il évoque des pratiques diverses sur lesquelles (certains) professionnels, pouvoirs politiques et attentifs de la nature semblent s’accorder à vouloir (enfin) revenir !

L’engouement est contextuel : la nouvelle qu’il ne pleut vraiment pas assez a plus qu’inondé l’actualité.
Cette injonction du climat impose une somme d’actes sur le court terme, et nous confirme la pertinence de continuer à œuvrer pour le moyen et long terme avec une vraie attention à la précision et l’efficacité des alternatives mises en place.
Nous avons besoin de réponses multiples, complètes et dynamisantes.

La recherche de synergies avec les systèmes arboricoles a tous les atouts pour en faire partie. Elle regorge d’intérêts : ombrage naturel, diminution du stress hydrique, amélioration de la vie et de la qualité du sol, meilleure qualité nutritive des récoltes, gîtes et couverts pour la faune et la flore. Tout cela contribue à recréer des microclimats favorables à la biodiversité en accompagnant de meilleures cultures !

Il est nécessaire que les fantastiques actions de terrain d’acteurs associatifs (AFAF, Arbre et paysage, Pôle agroforesterie de Euskal Herriko Laborantza Ganbara, Aukera…) trouvent enfin un écho avec le plan du Ministère de l’Agriculture pour développer l’agroforesterie !!!
Avec Artpiculture, nous appuyons cette tendance et la soutenons avec notre ADN : exprimer la voix des abeilles et du vivant dans son ensemble.

Le projet expérimental Mayage, déjà évoqué ces mois précédents, se positionne ambitieusement dans cet axe.
Pour rappel, en complémentarité avec l’Association Française d’Agroforesterie (AFAF), et la communauté de communes Astarac Arros en Gascogne, nous déployons une réponse protéiforme pour favoriser de nouvelles pratiques.

Les actions s’adressent à la fois aux agriculteurs, aux apiculteurs, aux agents des espaces verts formés à de nouveaux discours et de nouvelles techniques, et aux forces vives de la population. Cette dernière vient suivre ce virage et nourrir de son énergie le «défi pollinisateurs » !
Une belle occasion de vivre et partager des moments forts au service de la biodiversité !

Ce défi pour les familles donne accès à 4 demi-journées d’ateliers (8 et 22 avril, 6 et 13 mai 2023 à Villecomtal-sur-Arros). Vous repartirez avec des outils pour accueillir les pollinisateurs chez vous et devenir ambassadeurs des abeilles.
Vous pouvez vous inscrire dès maintenant !
Et que vous soyez sélectionnés ou non, entre vos sorties en plein air, de temps en temps, venez capter quelques jolies images de cette aventure sur nos réseaux sociaux !

Francis Hallé nous partage que pour lui « Les animaux, c’est l’oral, les plantes c’est l’écrit »… et si nous écrivions un nouveau chapitre ensemble ?

Sans l’ombre d’une goutte

By Edito

Préserver la qualité de son eau comme un baiser déposé à l’océan, c’est bien, faire un câlin et mesurer son usage en quantité d’eau, c’est complémentaire !

Si tu décides de potager, pense à choisir tes graines localement : par exemple BioDiversCité (Biarritz) ou Graines del Païs (Occitanie), et à réfléchir à ta façon d’arroser (paillage, goutte à goutte, horaires, récupérateur d’eau de pluie…).

Dans ta maison, les premiers postes d’usage d’eau sont l’hygiène corporelle puis les lavages (vaisselle et linge) et les WC. Une astuce simple et bien connue, une bouteille remplie dans la chasse d’eau de tes toilettes (+ d’infos), elle réduit considérablement le volume d’eau de chaque chasse.
Et bien sûr, plus l’on se rend compte du précieux de l’eau, plus les toilettes sèches ont le vent en poupe, de quoi passer le pas si tu en as l’espace et l’audace !

Plouf !

By Edito

Plus de 11,5 millions d’entrées !

L’engouement pour la fable animée Avatar 2 de James Cameron est impressionnant. Nul besoin de l’avoir vu pour se relier au propos et s’émouvoir de la beauté qui nous entoure.

Son récit, bien que manichéen, a le mérite de donner une grande visibilité à une réalité contemporaine : comment vivre, ou non, en harmonie avec le vivant dans son ensemble ? « Le film contribue à conscientiser la population sur les dégâts écologiques », indique Yannick Rumpala, directeur de l’Équipe de recherche sur les mutations de l’Europe et de ses sociétés (ERMES).

Si dans l’hexagone, près de 12 millions de personnes en 5 semaines sont touchées par un scénario de préservation des écosystèmes, voit-on que les Tulkuns de Pandora sont nos baleines, et que nous pouvons vraiment soutenir leur préservation ?

Dans cet opus, le lien équilibré avec son environnement, et en particulier l’espace marin, occupe une place prépondérante. Et bien que l’on nomme souvent l’Amazonie « poumon » de notre écosystème, il semble primordial d’attirer aussi notre attention sur les océans. En effet, Yadvinder Malhi, professeur des sciences des écosystèmes à l’université d’Oxford, nous rappelle que ces derniers représentent plus de 50% de l’oxygène produite !

Heureuse nouvelle pour les marins d’eau douce que nous pourrions être, nul besoin de quitter la terre ferme pour prendre soin de nos immenses et précieuses étendues bleues ! Il est enthousiasmant de naviguer dans l’énumération des gestes à notre portée et d’observer la pluralité des petits pas de côté possibles à accueillir. Quelques mots clés : plastiques, microbilles, microfibres, espèce de poissons à cuisiner, pêche, produits d’entretien, ramassage, empreinte joyeuse et positive ! Des ressources pour vous inspirer sont à votre disposition ci-dessous.
Ces sujets sont passionnants car ils contiennent en filigrane le pouvoir et l’impact de nos actions, alors parlons-en, partageons ! Et Ouf ! Ces gestes sont amplifiés et relayés à d’autres échelles par une marée d’associations de terrain !

Les gouttes que nous sommes peuvent se rejoindre dans cette vague de conscience et d’engagement, qui, en plus de contempler le beau (par écran interposé ou non), l’incarne dans ces petits détails qui écrivent les grandes histoires.
Et, vous vous en doutez, Artpiculture, son équipe, ses ateliers et toutes ses actions, sont à vos côtés pour contribuer à simplifier, vivifier et égayer cette plongée !
Alors… Plouf !

Ressources
10 gestes à faire pour sauver nos océans, ONU Développement
Et ta mer, t’y penses ? Guide à l’usage du consommateur responsable, Greenpeace

Tous nos vœux de tendresse solidaire

By Edito

En 1965, après une grosse tempête, six enfants s’échouent sur une île au large des Tonga. La solidarité, la créativité et l’intelligence collective permettent un heureux dénouement et quinze mois plus tard, deux garçons repèrent un bateau qui passe au large. Ils furent tous sauvés !

Pourtant depuis 1960 aux États-Unis, les programmes scolaires imposent la lecture de Sa majesté des mouches écrit par W. Golding, fiction où, voués à eux-mêmes sur une île, des enfants laissent ressurgir leur sauvagerie de façon extrême, jusqu’à tuer un des leurs.
Nous avons aussi tous facilement à l’esprit des images de chaos post-catastrophe, comme en 2005, après le passage de l’Ouragan Katrina, où des scènes de pillages et de violences défilaient à la TV.

Là aussi, des années plus tard, le déblaiement des faits a montré que les comportements malveillants ont été marginaux, et que très majoritairement s’est observé un grand sursaut de solidarité, tout comme dans d’autres situations de crise*. Ce que parfois l’on veut nous faire nommer civilisation s’appellerait avant tout humanité.

Rebecca Solnit, autrice, nous relate que « L’image de l’être humain égoïste, paniqué ou retournant à la sauvagerie en temps de catastrophe est plutôt fausse », et Pablo Servigne abonde dans les lignes passionnantes de L’entraide : l’autre loi de la jungle.

Pour aller encore plus loin, nous avons à disposition également les conclusions de la plus longue étude menée sur ce sujet essentiel : qu’est-ce qui nous rend objectivement heureux·ses ?
Près de huit décennies à suivre 724 personnes pour y répondre, et, bien loin de la fortune, de la célébrité ou du fameux « l’Homme est un loup pour l’Homme » : c’est l’autre qui nous rendrait heureux·ses** !
L’autre comme un élixir de jouvence et la clé d’une vie bienheureuse.
En effet, la qualité et le dynamisme des relations sociales d’un individu jouerait un rôle prépondérant dans son bien-être et sa santé.

Alors loin des mythes et proche de nous-mêmes, c’est un vœux d’humanité, de biodiversité et d’interdépendance confiante que nous avions envie de vous transmettre en ce tout nouveau cycle annuel !

Et pour continuer à faire germer ensemble cette vérité, quoi de mieux qu’une fève ?
Elle a été choisie comme symbole pour se cacher dans ce gâteau rattaché aux célébrations du solstice d’hiver, car c’est le premier légume donné par la terre au printemps, et que sa forme rappelle celle d’un embryon humain.
Dans nos contrées, c’est la galette qui trône, mais au Danemark par exemple, une amande est dissimulée dans du riz bouilli !

Alors qu’elle soit conçue par votre artisan-boulanger·ère favori·te ou l’occasion d’une expérimentation maison en famille, qu’elle soit plus facilement locale avec des noisettes au lieu des amandes, ou entièrement végétale, bonne dégustation de nos meilleurs vœux !

*Le cas Katrina : chronique d’un chaos fantasmé (OK Fred), Télérama
**TedXBeaconStreet de Robert J. Waldinger

Ressources
L’entraide : l’autre loi de la jungle, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle
Les travaux de Robert J. Waldinger
Vers un monde altruiste ?, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, ARTE

« Se dépêcher, ça ralentit ! »

By Edito

… tu regardes avec tendresse ces visages familiers réunis autour du repas de fêtes.
« C’est sûr… On est foutu !* » lances-tu en taquinant !
Tu le prends à la légère et avec douceur, parce que tu lis les lettres d’Artpiculture et leurs sources plutôt inspirantes, et que, cette année, tu as envie de rapports plus conscients et créatifs.
Recette pour une table diverse et harmonieuse, à expérimenter sans modération, mettre (grandement) de l’amour dans son regard !

En animation d’atelier philosophique pour enfant, nous apprenons dès le plus jeune âge à bien dissocier la pensée de celui ou celle qui la formule. Pourquoi ? Car ce que l’on pense évolue perpétuellement au fil de la vie, de nos expériences et rencontres, et par conséquent ne nous définit pas.
Si l’on omet cela, aussi pavé-e de bonne intention que l’on soit, l’on contribue à stigmatiser !
A l’inverse, cette pratique autorise un espace pour manœuvrer au sein duquel les idées peuvent évoluer, sans solliciter l’égo.
Cela évite ce biais de la défensive, trouble-fête de nombreux échanges de convaincu-es, il est puissant et cristallise les divergences plus rapidement que la cuisson d’un velouté de topinambour truffé… !

Concrètement, cela ressemble à quoi ?
On décolle les étiquettes du techno-optimiste, du climato-sceptique, du doomiste (défaitiste), du libéraliste, de l’écolo-bobo, de la moustache de Tonton, du châle de Mamie, du pantalon si repassé du cousin, et…. de soi !
Et puis on se souvient qu’il n’y a pas qu’avec les autres que l’on peut vivre du désaccord, mais aussi avec des parts de soi. Que le doute est créatif et entretient une dynamique.
Tu trouveras ci-dessous quelques ressources précieuses sur ces sujets. Elles pourraient t’apporter souplesse et respiration dans tes discussions extérieures et intérieures.

Et nous te glissons une jolie histoire d’harmonie à partager pour enluminer le précieux et l’espièglerie de cette joie d’être ensemble : « Faster is slower » !
Autrement dit : « Se dépêcher, ça ralentit ! », c’est un effet théorisé à la croisée entre la foulologie (étude du comportement des foules) et la physique.
Il nous dit que, face à une urgence, si on doit être nombreux à passer par un goulot d’étranglement, plus on se précipite, plus on ralentit !
Par contre, dès qu’il y a un peu de structure, au niveau du goulot ou de la foule, le mouvement se fluidifie !
Avec Artpiculture, la co-création, la coopération et la construction de dynamiques solides continuent d’être nos ambitions de long terme appliquées au quotidien, pour exemples, le projet MAYAGE évoqué dans un focus de cette lettre, et l’énergie pérenne dédiée à tisser nos partenariats, avec détermination et avec vous.

Alors, quand tu jetteras un œil par dessus l’épaule de tes convives, et que tu y verras tes cadeaux emballés façon furoshiki (tissus noués) ou avec tes vieux journaux, que tu constateras qu’ils laissent libre le passage car une grande partie de tes présents seront immatériels cette année, que tu observeras la dextérité croissante de tes enfants à l’évolution de vos décorations créatives annuelles, qu’au côté de l’assiette de protéines animales de l’éleveur bio du coin, trônent aussi des gourmandises végétales colorées, et que tu souriras, nous sourirons avec toi !

Heureuses fêtes ! Zorionak !

 

*Ressources

« C’est trop tard, on est foutus » : pourquoi c’est faux, et comment y répondre

La démographie : sujet tabou de l’écologie ?
Un Noël éco-responsable : cadeau écolo et éthique au menu

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