Skip to main content
Category

Edito

Sous le feu des projections

By Edito

Dans 30 ans, voilà où nous emmène rétrospectivement Everything will change. Ce docufiction, disponible sur Arte, place au cœur de sa narration l’idée que notre décennie actuelle est truffée de décisions déterminantes pour le climat, et le monde vivant.

Ainsi, nous suivons trois jeunes adultes, en 2054. Ces derniers portent un regard empli d’incompréhension et de stupeur quand ils saisissent que leur trouvaille inopinée (une image de girafe),  n’est pas une création fantaisiste d’IA, mais bel et bien un témoignage d’un passé disparu. Celui d’une époque où la conscience de la chance d’être entouré d’une multitude de formes de vie, était tout à la fois oubliée, ou hurlée.
« Comment ont-ils pu laisser s’éteindre toute cette faune, cette flore ? » se désespèrent-ils. Leur émotion face à cette biodiversité disparue, encore fragilement et précieusement présente en 2023, est saisissante et bouleversante.

Cette histoire murmure à l’oreille de notre présent, elle partage une mise en perspective éprouvante, et nous guide, à sa fin, dans la belle histoire que l’on pourrait co-écrire à partir d’aujourd’hui.
Et, c’est puissamment inspirant !

André Compte-Sponville, par exemple,  nous dit qu’à ses yeux, le réel serait LE trésor, à la beauté ample et solennelle, parce qu’existant et tangible.* Quel fantastique cadeau cela peut être que de l’honorer ?
Dans nos relations, nos interactions avec la biodiversité, avec notre nature, comme un point de départ, un nouveau jour permanent modelé par l’horizon de nos valeurs.
En ce mois de février, comme chaque jour, cette perspective est mise à l’épreuve, les occasions de consommer sont multiples. Superbe moment pour dévier !
Au niveau individuel, il est plus que bienvenue d’être créatif pour ses besoins, ou pour faire plaisir à ceux qui nous entourent.
Au niveau collectif, laissez-vous emporter dans les expériences ateliers d’Artpiculture, seul ou à plusieurs, et partagez des moments offerts d’apprentissages et d’émerveillement !
Au niveau systémique, de plus en plus d’initiatives palpitantes ont besoin d’être renforcées et de devenir majoritaires : suivons de près et soutenons des projets comme Avant l’orage. Camille Etienne y propose une chaîne de solidarité, pour atteindre de grands responsables aux comportements incompatibles avec la préservation de la biodiversité.

Individuel, collectif, systémique, une trinité inspirante pour être réellement dans l’action, l’acte du « on » !

*Le philosophe André Comte-Sponville prend la « Clé des champs », Jusqu’ici tout va bien, France Inter

En vœux-tu ? En voilà !

By Edito

La nature s’adapte ! 
(et ce n’est pas une bonne nouvelle)

Des études scientifiques* ont chiffré une diminution de la taille des fleurs, de la production de nectar et un glissement vers une capacité mise de côté jusqu’alors : l’auto-fertilisation. Face au manque d’insectes pollinisateurs, les fleurs s’adaptent en s’auto-fécondant. Aussi résiliente qu’elle puisse paraître, cette stratégie d’auto-fertilisation ne permet plus aux ADN des différentes plantes de se mélanger, ce qui impacte directement la qualité des fruits et des graines, tant au niveau nutritionnel que gustatif et reproductif.
La baisse de la quantité de nectar disponible crée un déficit de nourriture pour les populations de pollinisateurs, ce qui accentue leur disparition.

Alors… Si en 2023 on se préparait, on jaugeait, on réfléchissait… en 2024, plus le temps de transiger !
2024 est l’année de l’action, et à Artpiculture c’est dès maintenant que nous préparons le bilan positif de cette fin d’année !

Chacun est invité à se reconnecter au plus naturel de son essence en trouvant des gestes, des habitudes, toujours plus favorables à une biodiversité joyeuse car riche et multiple, et ainsi capable d’exprimer toutes ses complémentarités !
Artpiculture fait partie des acteurs de terrain sur lesquels vous pouvez vous appuyer sereinement.

Quel serait le 1er petit pas de côté pour débuter 2024 ?

Vous souhaitez devenir une famille (presque) zéro déchet, transformer votre espace extérieur en auberge 4 étoiles fleurie pour les pollinisateurs (et le plaisir des sens !), être jardin d’accueil pour les hérissons, les oiseaux, chauve-souris, ou encore améliorer la santé du vivant par vos choix alimentaires ?

Joie ! Nos ateliers sont des malles d’expériences sensibles et pratiques  pour permettre d’atteindre ces objectifs, et rencontrer une communauté de personnes comme vous, dans vos territoires, pour impacter ensemble favorablement la biodiversité, le climat et pouvoir crier en chœur fin 2024 : « on l’a fait ! » !

Accessibles tous les jours, le Jardin Artpiculture de Jû-Belloc (32) et PAUSE abeilleS de Guiche (64) invitent à des expériences immersives dans la beauté et les interdépendances du vivant pour partager et essaimer ensuite autour de soi.

Vous pensez à l’école de vos enfants ou au centre aéré ? Des cycles d’ateliers sont élaborés pour les temps scolaires ou périscolaires !
Nous intervenons aussi auprès des équipes professionnelles.

Des questions ? 
Contactez-nous à contact@artpiculture.org ou au 0972302711.

Et, on vous murmure que nous aussi, nous nous fixons de chouettes et stimulants objectifs pour 2024 !

Le projet Mayage avec l’Afaf qui se projette dans l’avenir,  des projets collectifs avec différents réseaux de partenaires dans les départements 65 et 64, un nouveau programme d’accompagnement avec des formations pour enseignant.e.s ou animateur.trice.s autour de l’approche sensible et gourmande du plein air, le site PAUSE AbeilleS qui démarre sa saison d’animation (offre d’emploi animateur/trice à Guiche), des alternatives soutenables pour toutes et tous, et un site internet encore plus fonctionnel pour capter ces événements et tisser du lien !

En 2024, vous venez sympa-tisser avec nous  ?

En décembre, 1=2 pour les pollinisateurs !

By Edito

1% for the planet France double chaque don ce mois-ci, chacun de vos soutiens pollinisera !

En novembre 2023, l’autorisation d’utilisation de l’herbicide glyphosate est prolongée de 10 ans par la Commission européenne.

L’horizon des pratiques alternatives existe pourtant, il s’étoffe même : désherbage mécanique ou thermique, le relay-cropping favorable à l’immunité des plantes, les couverts sensibles au gel qui protègent les sols, le travail du microbiote racinaire, et bien d’autres techniques en devenir qui nourrissent l’idée d’une agriculture s’appuyant sur la biodiversité pour produire en qualité et en quantité !

Parmi elle, Mayage, une “agriculture qui cultive les pollinisateurs, transforme déjà concrètement les paysages et les pratiques sur 3 départements.

En décembre, chaque don sera doublé par le fond 1% for the planet France, soyons le maximum !

En effet, chaque don, jusqu’au 31 décembre, sera doublé par leur opération « Calendrier de l’Avent » qui a sélectionné Mayage pour sa pertinence.

Chaque battement d’aile compte !

1- Votre soutien financier, même minime, sera précieux pour continuer de déployer le projet sur le territoire Sud-Ouest. Et, nous vous avons concocté de jolies contreparties (vous détendre devant les abeilles qui rentrent et sortent d’une ruche, ça vous dit ?) pour vous remercier !

2- Votre relais de ce mail à vos proches et contacts constitue un appui inestimable : transférez-le aujourd’hui !

3- Votre présence pour soutenir notre travail de diffusion sur les réseaux sociaux fera la différence au fil de ce mois : rejoindre Facebook et Instagram !

Ce projet Mayage qui articule agriculteurs, apiculteurs et agroforesterie, élus et agents d’espaces verts, familles et écoles, est mené en coopération avec l’Association Française d’Agroforesterie.

Et toi, veux-tu vivre cette aventure avec nous ?
Oui, je veux donner quelques battements d’ailes et contribuer à la réussite, bzzz… !

Haie’patante !

By Edito

Pommes, poires, coings, châtaignes, noisettes, champignons, orties, potimarrons… notre temps traverse l’automne et imprime sur les feuilles de nos arbres une douce variation.
Au Moyen Âge, cette période était désignée par le mot « gain » (« le temps de la récolte »), aujourd’hui l’automne partage au creux de son étymologie une idée de croissance, cueillette des fruits de nos jardins et de nos expériences.
Observons… La lumière diminue, le métabolisme ralenti, les migrations s’annoncent, les hibernages et hivernages s’amorcent…

La nature nous l’enseigne depuis sa nuit des temps, l’harmonie des écosystèmes est un ballet où les cycles de vie s’épanouissent et se relaient, enchaînant une chorégraphie où toute chose prend, puis laisse sa place, accomplissant sa part et son droit d’être.

Quand elle a manqué de fleurs en saison, l’abeille sociale peut avoir du mal à passer l’hiver jusqu’à y laisser sa vie. A son image, des populations, toutes espèces confondues, perdent leur ressources alimentaire par des espaces de biodiversité détruits, bétonnés, gâchés.
La marge de manœuvre est bien là. À quels endroits nos contributions viennent renforcer une possibilité d’harmonie et d’équilibre ?
Quels pas sont faits, quels chemins sont encouragés, pour accueillir une idée d’amélioration et d’inspiration collective continue ?

Un des gestes que nous avons envie de vous partager est la préparation de haies qui s’exprimeront au printemps, réalisables par tous et toutes.
La haie fait partie, entre la plante et l’arbre, d’un aménagement naturel qui donne le gîte et le couvert à beaucoup d’espèces, et de par ces fonctions, joue un rôle prépondérant dans le paysage.
Ces haies peuvent offrir à la diversité des abeilles et autres insectes floricoles une diversité de nectar et de pollens nutritifs au fil de l’année.
Elles permettent aux hérissons, petits et grands oiseaux, aux hermines, fouines, renards, à toute une macrofaune, de retrouver un espace de vie plus favorable.

Tout comme d’autres pratiques précieuses si elles se multiplient, telles que la tonte partielle, l’ensauvagement de son espace (dans la mesure du possible de chacun et chacune), l’usage des symbioses naturelles avec des purins, des décoctions, des associations de plantes, la création de zones humides, d’abris pour la faune, et… le paillage ! Il est l’heure pour cette pratique !

Le paillage est une étape très pertinente pour accompagner la vie du sol et la préparer à accueillir les arbustes de la haie. Pour équilibrer le sol,  il est bon d’amender avec du fumier ou du compost sous le paillage. Cette pratique, vraiment bienvenue dans son jardin, mérite d’être expérimentée.

Si vous souhaitez la découvrir aux côtés d’Artpiculture, un atelier participatif ouvert à toutes et tous aura lieu le 25 novembre dans votre nouvel espace de détente et de connexion à la nature : PAUSE abeilleS à Guiche !
Ce paillage est le prémisse d’un second atelier participatif le 17 février 2024 qui plantera les arbustes des futures haies du lieu, réfléchies pour être au service des écosystèmes en présence.

Et si nous regardions autour de nous avec le regard d’Albert Camus, nous pourrions voir avec lui que « L’automne est un deuxième ressort où chaque feuille est une fleur. »
Doux bouquets de saison à vous !

(Ju)bilan de PAUSE abeilleS!

By Edito

Et si aller à la rencontre des abeilles permettait de construire un autre projet de société ?
Murray Bookchin est un des fondateurs de la notion d’une « écologie sociale » dont le but n’est rien de moins qu’un projet politique et social capable de réconcilier l’être humain avec ses aspirations.

Selon l’écologie sociale, l’équilibre et la justesse du lien entre l’humain et la nature sont intimement calqués sur la teneur de l’interaction d’humain à humain.
« L’humanité doit prendre possession d’elle-même, au niveau de l’individu comme de la collectivité. Il faut décentraliser les villes en communautés écologiques subtilement, et comme artistiquement, ajustées aux écosystèmes qui les accueillent » nous dit-il.

Au sein de l’association Artpiculture aussi, nous sommes persuadés qu’avoir des lieux accessibles où pratiquer et faire grandir cette vision d’écologie sociale est primordial !
Et, c’est une des raisons d’être de PAUSE AbeilleS dont le bilan d’inauguration du 16 septembre dernier, nous a particulièrement touchés.
Entre deux contemplations, de superbes discussions se tissaient d’elles-mêmes, invitées par cette immersion guidée dans la nature, et parlaient de choix de consommation, de mobiliser sa commune sur la gestion de ses espaces verts, d’artificialisation des sols, de s’intéresser aux projets locaux en lien avec la biodiversité, entre autres.

Le maire de Guiche et vice-président de la CAPB*, Jean-Yves Bussiron nous a fait voyager en rappelant l’historique de la source, de la carrière, du lac et enfin de l’arrivée de PAUSE AbeilleS sur ce site.
Muriel Houret, déléguée territoriale de la CAPB nous a beaucoup touché dans son engagement envers l’éducation à l’environnement, et en rappelant l’importance d’actions comme celles d’Artpiculture pour développer de nouvelles pratiques en faveur du vivant.
Enfin, la conseillère départementale et maire de Bardos, Maïder Béhotéguy, nous a rappelés que le Budget Participatif du département des Pyrénées-Atlantiques a permis d’impulser économiquement et de soutenir l’ouverture de ce lieu.
Nous les remercions pour leurs présences et leurs mots ancrés dans cette première journée.

Le lieu « permet de se reposer, de s’évader, de profiter de la vie et de la nature, c’est vraiment l’endroit parfait » selon Antonin. Maïder : « Une pause tellement bienvenue, ça devrait être prescrit par la sécurité sociale ! », Aurélie : « Je me suis sentie particulièrement sereine, avec l’envie de vouloir rester des heures. »

PAUSE AbeilleS est un espace ressource à butiner librement et joyeusement en autonomie et où vous retrouverez des ateliers Artpiculture au fil des saisons pour se relier à la beauté et à l’interdépendance du vivant.

Emparez-vous de  ces offrandes et parlez-en  aux écoles, centres de loisirs, collègues, proches, etc…
Et, pour répondre aux nombreuses demandes de goûter à la visite poétique du lieu, voici deux nouvelles dates pour une découverte sensible et guidée de PAUSE abeilleS**.
En attendant votre venue, quelques amuse-yeux sur Facebook ou Instagram !
Bienvenue !

Nous remercions tous les partenaires qui ont rendu ce projet possible : le Département des Pyrénées-Atlantiques, la Communauté d’agglomération Pays Basque, la Commune de Guiche, la Région Nouvelle-Aquitaine, la Fondation Léa Nature, la fondation d’entreprise AG2R LA MONDIALE et la Fondation Lemarchand.

 

* CAPB : Communauté d’Agglomération du Pays Basque
** Visites guidées poétiques de PAUSE abeilles les samedis 21 octobre et 4 novembre de 14h30 à 16h. Inscription à agathe.g@artpiculture.org ou 09 72 30 27 11.

Comme par… synergie !

By Edito

Il est commun de voir apparaître, comme sortis de terre par magie, divers projets ou réalisations.
Ce 16 septembre 2023, c’est le projet PAUSE abeilleS qui s’inaugurera aux abords du Lac de Guiche et toute l’équipe Artpiculture peut vous le crier, rien à voir avec la magie, c’est avant tout un joli tour de… synergie !

Cette synergie, nous pourrions la décrire comme une rencontre d’intentions, d’énergies et de déterminations qui ont su discuter et s’écouter dans le temps et l’espace, et ainsi co-créer.

1 Le terreau, le Jardin des Vergers et des Vignes d’Antan initié par la CAPB (Communauté d’Agglomération du Pays Basque) permet de découvrir la biodiversité cultivée à travers la diversité des variétés anciennes de fruitiers plantés avec le Domaine Agroécologique de Barolle. C’est très symbiotiquement que ce jardin devient un écrin pour le parcours d’émerveillement du vivant qu’est PAUSE abeilleS, se sublimant l’un l’autre.

2 La graine, vous la connaissez déjà un peu si vous êtes ici… C’est évidemment un condensé de l’ADN d’Artpiculture : honorer la beauté et la complexité du vivant en favorisant nos relations avec notre nature et celle qui nous entoure. Nous rapprocher de ce qui nous dynamise et nous relie, à nous, aux autres, au monde.

3 L’eau, le soleil, l’atmosphère, ce sont les institutions, les élus, vous, qui au travers du Budget Participatif 2021 du Conseil Départemental 64 ont permis de faire éclore toutes ces conditions propices à la germination de ce projet.

4 Le reste, tous les nutriments, ces fondations et les forces artisanes si vives autour de nous, scénographe, muséographe, chaudronnier, ferronniers d’art, menuisier, paysagiste, facteur de signalétique, ainsi que les nombreuses compétences en interne de notre équipe comme par exemple le superbe travail graphique de Clarisse que vous pourrez découvrir sur place.

Que manquerait-il désormais ? Le bouillonnement de la vie qui circule !
La sève qui fera jaillir bourgeons, fleurs, fruits… Vos yeux ébahis, vos sourires, vos regards complices et curieux, toutes les émotions que vous viendrez vivre à PAUSE abeilleS la feront grandir.

Cette démonstration vibrante de synergie vient nous rappeler que notre taille est à la fois petite, immense et suffisante ! Elle raconte que le précieux est d’être juste, et avec passion, pour être à son bon endroit.
Ce qui autorise de beaux projets à voir le monde…

Voici le programme de cette journée d’inauguration du 16 septembre : 
🌿 14h30 et 16h30 – Deux visites poétiques guidées
(visites d’1h, nombre de places limité, gratuit sur inscription à agathe.g@artpiculture.org / 09 72 30 27 11)
🌿 17h30 – La parole aux partenaires 
🌿 18h – Apéritif à la santé des abeilles !
🌿 18h30 – Clôture en beauté avec un concert surprise

Et, voici quelques détails de ce qui jalonnera votre balade des sens dans PAUSE abeilleS : 4 aires de butinage, la première vous ancrera au sol vivant, par la plante de vos pieds et de vos sensations, la seconde qui créera un espace privilégié de proximité avec de nombreuses espèces d’abeilles, la troisième vous fera décoller dans la canopée et entendre le chant des forêts, la dernière vous amènera à devenir un convive parmi les autres gourmands et pollinisateurs…
Cette énumération très succincte compte sur votre curiosité pour mieux se dévoiler…

Allez, nous on ferme très fort les yeux, et nous espérons vous voir apparaître le samedi 16 septembre, comme par… synergie !

Et celui qui dit mot… ?

By Edito

Cette semaine, pendant que le gouvernement décidait politiquement de rendre illégale l’existence du collectif Les Soulèvements de la Terre engagé dans l’action climatique, paraissait un ouvrage intitulé comme ce slogan scandé un peu partout : On ne dissout pas un soulèvement.
Ces 192 pages cumulent 40 voix de soutien, l’économiste Geneviève Azam, l’écrivain Alain Damasio, ou encore l’historien des sciences Christophe Bonneuil.

Une contre-voix semble chercher à s’exprimer, et comme ce flux d’une source nouvelle, gonfle l’existant, fluctue d’une berge à une autre, et cherche son lit pour irriguer de nouveaux possibles.
Et, au milieu… il y a le citoyen, la citoyenne, nous, confus.
Le regard dubitatif balayant le fossé entre, d’un côté, le mandat électoral donné aux décideurs politiques, de l’autre, la conscience et la perception des enjeux vitaux, urgents et l’intuition que les réponses ne sont pas à la mesure.

Vient alors cette légitime mais inhabituelle question: ai-je consenti à cela ?
Alors même qu’on nous éduque, à juste titre, à respecter le oui d’autrui avant toute interaction qui l’impacterait personnellement, à quel moment je me sens réellement respecté dans mon intégrité citoyenne ?
Dans ces époques où, là aussi à juste titre, on nous invite à sortir d’un rapport parental basé sur un autoritarisme de fait et sans conscience, à quel moment ai-je le sentiment d’être  écouté par mes représentants et représentantes ?

Ces derniers mois, la réalité vécue par les mouvements sociaux est constamment niée, flirtant avec une attitude toxique.
Une fois ces constats étendus sur nos terrasses de petits peuples, que faire ? Sortir de leur ombre projetée, avec quelques pas de côté, dansés, synchronisés ? En joie et en masse !

« Le pouvoir n’est donc jamais « d’un seul côté ». Il ne pourrait l’être que si quelqu’un contrôlait autrui soit par une contrainte physique absolue (j’empêche matériellement quelqu’un de bouger) soit par une contrainte psychologique absolue (je contrôle parfaitement l’esprit de quelqu’un d’autre). » comme l’écrivait Marc Jacquemain, professeur de sociologie à l’Institut des sciences humaines et sociales de l’Université de Liège.
Et il faut aussi soumettre à nos esprits des faits édifiants comme les 370 millions d’euros dépensés par BP (British Petroleum) pour diffuser et rendre à la mode le concept d’ « empreinte carbone ». Cette empreinte carbone tente de nous cantonner à notre responsabilité personnelle qui est nécessaire et insuffisante.

L’action collective, quelle qu’en soit la forme, est cependant une réponse nécessaire et complémentaire qui a les moyens d’influencer la trajectoire commune. Qu’elle soit au travers de la mobilisation citoyenne, de la création de projets associatifs, coopératifs, de quartier, institutionnelle ou un peu tout cela, comme notre projet-prototype Mayage.

Nous aimons vous en partager les points d’étape tant il nourrit le modèle de ce qu’Artpiculture peut favoriser dans ses domaines de compétences.
Cette coopération entre apiculteurs, agriculteurs, communes et familles, vient de voir se terminer la première promo de ses ateliers de sensibilisation grand public.
Une dizaine de foyers repartent avec des outils clés en main, et du sens, pour incarner et essaimer un autre son de cloche, plus harmonieux et coopératif.
La seconde promo arrivera à la rentrée et nous sommes déjà en appétit d’un moment collectif de passation entre ces deux groupes !

« Si l’on veut construire une société différente, il faut être capable de l’imaginer » dit Cyril Dion.
Nous vous invitons à regarder du côté de la Fresque des Nouveaux Récits* pour rêver puis formaliser votre action collective à vous. Cet atelier vous prendra 3h et vous en rendra bien plus !
Autre action individuelle tournée vers le collectif, étudiez et partagez les actions et ressources** que nous vous proposons autour de vous !
Et ensemble, incarnons et dansons l’été !

 

Qu’est ce qui se PAC de bio ?

By Edito

En janvier, sont entrés en vigueur les arbitrages nationaux de la PAC, la Politique Agricole Commune à l’échelle européenne, pour la période 2023-2027.
Au même moment, réunies en collectif, des associations de consommateurs, de défense de l’environnement et de la santé, d’agriculteurs et d’entreprises biologiques, ont saisi le Conseil d’État pour attaquer le label HVE (Haute Valeur Environnementale).

La PAC est omniprésente dans nos quotidiens, car elle définit par le biais des applications de l’État français, le modèle agricole soutenu par les politiques publiques durant plusieurs années.

Elle représente environ 40 % du budget européen.
C’est ici que le label HVE, qui bourgeonne sur les produits alimentaires, entre en piste et devient pour certains et certaines une dangereuse opération de greenwashing.

Né en 2007, ce projet de label était alors soutenu par les représentants d’une agriculture plus soutenable car il permettait de créer une troisième voie de transition entre le conventionnel et le bio.

Malheureusement, entre-temps, il a été vidé de sa substance, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) avait en effet expliqué en 2021 aux ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique que « les seuils retenus ne permettent pas de sélectionner des exploitations particulièrement vertueuses ».

La PAC de 2023, en plus de fragiliser l’agriculture biologique à travers des baisses d’aides publiques, encourage le label HVE et occasionne une grande confusion chez le consommateur.
En prenant ce parti, la politique publique se positionne également à l’encontre des professionnels.

En effet, il a été démontré que, comme nous tous, les agriculteurs et agricultrices souffrent d’une importante dissonance cognitive.
Nous sommes de plus en plus au fait des enjeux environnementaux, et en même temps, plus nos pratiques sont ancrées, plus cela peut être coûteux de les remettre en cause individuellement.

Quand la dissonance s’invite dans nos pensées, un cheminement physiologique cognitif hérité de notre passé se déclenche, et plus il est inconscient plus il échappe à notre volonté.
Il y a deux voies pour réduire cette sensation de culpabilité pour notre cerveau.
Soit nous allons rationaliser, typiquement : « Je sais que fumer tue, je fume, mais de toute façon il faut bien mourir de quelque chose ». Cette voie est assimilée à une forme de sidération, de paralysie comportementale.
Soit nous allons réduire l’inconfort par une évolution de comportement « Je sais que fumer tue, je substitue ce comportement à un autre et la disparition de ma dissonance constitue une gratification».

Quelle application avec le modèle agricole ?
Il est légitime d’exiger une alimentation savoureuse, nutritive et respectueuse du vivant, nous y compris. Tant que nous ne pourrons pas compter sur des politiques publiques pour y contribuer entièrement, nous pouvons tous faire le choix de jouer un rôle. Celui de faire évoluer nos propres pratiques et d’accompagner les difficultés de notre entourage à réduire leur propre dissonance avec discernement et sans culpabilisation : parler des contradictions de ce label HVE et de la PAC pour rendre ces sujets compréhensibles, encourager les professionnels en difficulté à évoluer, et soutenir ardemment celles et ceux qui ont d’ores et déjà fait le choix de cette évolution.

Alors, solidaires dans nos dissonances, PAC ou pas PAC ? 😉

 

Les fées nature et la science en santé !

By Edito

La prescription de « temps en nature » par des professionnel·les de santé ? C’est depuis mai 2022 une réalité au Canada, grâce à l’innovante plateforme virtuelle Prescri-santé.ca.

La dynamique a débuté aux Etats-Unis dix ans auparavant, et elle s’est désormais répandue dans de nombreux pays.

En parallèle, au Royaume-Uni un programme « Prescription verte », en Corée du Sud le concept des forêts dites « curatives » gagnent du terrain, alors que les bains de forêts sont ancestraux au Japon.
Évoquons aussi l’étude COST E39 intitulée Forêts, Arbres, Santé humaine et Bien-être menée de 2004 à 2009. Pendant quatre ans, 160 scientifiques venant de 24 pays européens ainsi que des participant·es venant d’Asie, d’Australie, du Canada et des États-Unis ont travaillé ensemble afin d’approfondir la compréhension des mécanismes par lesquels les forêts et autres espaces verts peuvent être bénéfiques pour la santé.

Intuitivement, nous pouvions l’affirmer, nous le sentions, la nature nous nourrit !
Aujourd’hui, nous avons à cœur de densifier ces propos avec une assise scientifique afin d’affirmer bien plus qu’une intuition, mais aussi de légitimer la priorisation dans nos agendas de moments en nature comme de vrais espaces de soin pour notre santé, celle du vivant, et ce, en plus du plaisir et de l’émerveillement !

De très nombreux bénéfices semblent exister, dont certains sont complètement prouvés : dès une vingtaine de minutes dans la nature, nous améliorons notre production de cortisol, de collagène dermique, d’opioïdes, de vitamine D, nous régulons notre activité cellulaire, et autres détails technico-scientifiques que vous pourrez à loisir approfondir si le sujet vous intéresse*.

Les impacts sur notre santé sont aussi vastes qu’enthousiasmants : de l’amélioration de notre réponse immunitaire à l’effet relaxant, antalgique, apaisant, de la prévention des affections en santé mentale, à la régulation du rythme cardiaque, du sommeil, de l’humeur, de l’atténuation des symptômes post-traumatiques ou tout basiquement à l’amélioration de notre capacité à fixer notre attention.
Ces effets ont été étudiés tant pour les adultes que pour les enfants !

Le joli mois de mai nous offre muguet, fleurs sauvages pour régaler les abeilles de nectar ou pollen d’acacia, de pâquerette, véronique, aubépine ou encore bourrache, et, pour la plupart d’entre nous, du temps libéré !
La saison se présente comme propice à aller chercher le contact avec la beauté du vivant.

Voici les conseils pour faciliter l’introduction de plus de nature dans votre quotidien, car il est confirmé qu’il ne suffit pas toujours d’être à proximité pour en profiter.

A mi-parcous entre nous et ces conseils, 3 espaces où Artpiculture s’est déployée et peut vous inviter !

A Bayonne, vous trouverez le rucher pédagogique niché dans le haut du sublime parc Caradoc et de ses arbres majestueux.
Au Domaine de Sers, près de Pau, le jardin potager pédagogique, rempli de techniques inspirantes pour cultiver la terre en devenant les meilleur·es ami·es de ses habitant·es !
Dans ces deux espaces se trouvent une inspirante biodiversité, des jeux pour enfants, des tables pour vos pique-niques et de quoi flâner des heures durant !

Enfin, le Jardin Artpiculture à Jû-Belloc dans le Gers, au cœur de la zone Natura 2000, des hectares de nature dans lesquels se loge la Maison de l’Eau ! Un véritable parcours d’interprétation avec une quinzaine de saynètes, un parcours sensoriel pieds nus pour ressentir et contempler et un parcours autour des techniques agroécologiques pour prendre soin du vivant.
Ainsi que plein d’autres délices à découvrir pour soi ou à partager…!

Et… bientôt, en juillet, un nouveau lieu de rencontre avec la beauté du vivant : Pause Abeilles, au bord du lac de Guiche dans le Pays Basque. On vous en dit plus dans nos prochaines lettres d’info.

Mois de mai en santé… A la nôtre !

 

 

* De quelles preuves scientifiques disposons-nous concernant les effets des forêts et des arbres sur la santé et le bien-être humains ?, Kjell Nilsson, Peter Bentsen, Patrik Grahn et Lærke Mygind

De printemps en printemps

By Edito

De printemps en printemps, de nouvelles pousses émergent, nos natures tentent de s’adapter.
Bourgeon moderne pour continuer collectivement l’idée de faire société : la Sécurité Sociale Alimentaire ou SSA.

En 1945, le terreau de l’insécurité sanitaire de l’après-guerre avait fini par rendre non seulement possible, mais surtout évidente, l’adoption d’une réponse audacieuse et à la hauteur des enjeux : la Sécurité Sociale.

Désormais, de nombreux éléments se compostent dans l’installation d’une autre insécurité, l’insécurité alimentaire : 37 % des foyers français rencontrent des difficultés financières à consommer des fruits et légumes frais quotidiennement, 29 % à se procurer une alimentation saine trois fois par jour et 4 millions de personnes selon l’INSEE, 8 millions selon les associations et le baromètre IPSOS/Secours populaire 2022, ont recours à l’aide alimentaire en 2022.

Au-delà de la quantité impressionnante et croissante, c’est la notion de violence alimentaire qui est mise en exergue.

L’accès contraint financièrement à une certaine quantité et à des catégories limitées d’aliments ne permet pas une alimentation équilibrée et saine, et bride l’évolution des modèles d’agriculture.

« De la fourche à la fourchette, et non l’inverse ! » le nom de cette conférence gesticulée de Mathieu Dalmais, initiateur de la proposition de la SSA, nous invite à considérer que la transformation des mondes agricoles et alimentaires passe par la mise en place d’une démocratie alimentaire.
La démocratie alimentaire est un mouvement qui vise à assurer que tous les citoyens aient accès à une alimentation saine, sûre, durable et culturellement appropriée. Elle met l’accent sur la participation des consommateurs, des producteurs et des communautés locales à la prise de décisions sur la production, la distribution et la consommation des aliments.

La SSA serait l’application directe de cette notion de démocratie alimentaire. C’est à la fois une réflexion en cours, portée par plus d’une dizaine de structures, mais aussi bien au-delà, déjà de nombreuses expérimentations sur le terrain !
La carte et le descriptif des actions est étonnant d’innovations et d’inspirations, de quoi ajouter de nouveaux semis à nos potagers intérieurs !

Une démocratie alimentaire nous rendrait toutes et tous à la fois bénéficiaires et acteurs.

Comme en ce moment, Artpiculture invite les enfants à se relier joyeusement à la source d’une alimentation de qualité, chez Aude et Christophe à la ferme Chimounet. Une occasion de transmettre les valeurs d’un autre terreau fait d’émerveillement, de préservation du vivant, d’agriculture harmonieuse et savoureuse, de connexion avec la nature et sa nature…
Ainsi  plus de 700 enfants viennent y déguster les liens entre biodiversité, passion et alimentation. A découvrir et à partager en vidéo !

« Et si nous avions surtout faim de vie ?
Et si nous avions soif de liens ?
Et si nous étions gourmands de collectifs ? »*

A table, et heureux appétit !

 

X